James Lee Byars, un artiste conceptuel et performeur américain, qui a porté l'or très haut.
James Lee Byars (né en1932 à Detroit, Michigan, décédé en 1997, au Caire, Égypte) était un artiste conceptuel et performeur américain, spécialisé dans les installations et les sculptures.
Il commence des études de psychologie et d’esthétique puis, entre 1958 et 1967, effectue de fréquents séjours au Japon. Il y étudie la culture traditionnelle japonaise, la poterie, la fabrication du papier, etc. Il se questionne sur les rapports entre rationalisme occidental et mystique orientale. En effet, fasciné par le théâtre Nô et par les rituels shintoïstes il mêlera toujours dans ses œuvres, les éléments sensibles, abstraits et symboliques de la culture orientale, aux connaissances artistiques et philosophiques de l’Europe et de l'Amérique. Influencé par Marcel Duchamp, l’art minimal et Fluxus, Byars multiplie, à partir des années 1970, les performances dans des lieux publics, ou institutionnels, européens et américains.
Son intérêt pour le fragile, l'éphémère, le périssable, l'invisible, la mort (notamment dans une de ses installations les plus connues "The Death of James Lee Byars") et le langage y est manifeste.
Il donne une dimension poétique et mystique à ses créations, tournées vers la quête du sublime et de la perfection.
Faisant presque figure de prêtre, Byars participait souvent à ses propres expositions, portant un chapeau et des costumes noirs, rouges ou dorés, discutant de l'œuvre avec les visiteurs ou se tenant immobile comme s'il faisait partie d'une sculpture vivante. Dans ces expériences, Byars a non seulement questionné son rôle d'artiste, qu'il a mis en scène (jusqu'à celle de sa propre disparition), mais a aussi donné une valeur symbolique à ses objets en soulignant la beauté inhérente des matériaux qu'il emploie.
Tout au long de sa carrière, James Lee Byars allie ainsi :
des formes géométriques parfaites empruntées à un répertoire formel classique (sphères, cercles, colonnes, socles...)
des couleurs de prédilection (le jaune de l'or, le rouge, le rose, le noir et blanc)
et des matériaux luxueux comme le marbre, les papiers artisanaux, les bois précieux, la soie, le bronze et surtout la feuille d’or, qui symbolise pour lui l’éternité, le mystique, la beauté et la perfection. Il écrivait même avec des crayons dorés – sur du papier doré ou rouge (Lettre à Roland Barthes) et portait souvent un costume doré.
Pour Byars, l’or est synonyme de "la" manifestation du sublime. "L’or", écrivait-il, "relève d’un tel niveau d’abstraction, que – si vous l’utilisez en art – vous allez déjà à la rencontre du sublime".
C’est en outre la réflexion du soleil et de la lumière ultime. Pour autant, si on veut être tatillon, il n'est pas toujours question d'or pur. Même si la feuille d'or est majoritairement présente et recouvrante de matières déjà nobles (bronze, marbre...) qu'elle contribue à sacraliser, tout ce qui est "doré" est également utilisé (tissu, soie, papier...).
[Les photos des œuvres de James Lee Byars sont également sur Pinterest].
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